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Le journal de Mamaours
4 avril 2013

À la maison c'est sans couche, ou presque.

Aujourd'hui je viens vous parler d'hygiène naturelle infantile (HNI). Nous pratiquons l'HNI avec Mininourson depuis sa naissance. Durant la grossesse nous avons lu le livre d'Ingrid Bauer, Sans couche c'est la liberté.

Mais concrètement, l'hygiène naturelle infantile, c'est quoi ?

L'HNI, c'est le faite de répondre au besoin d'élimination de son bébé. Déjà, il faut savoir que malgré les croyances populaires, un bébé a conscience de son élimination dès la naissance. Quels parents n'ont jamais connu les pipis sur le matelas à langer lors du change, ou le gros caca à peine la couche propre fermée. S'il ne sait pas encore se retenir, à la naissance, un nourrisson reconnaît son besoin d'éliminer, il attend donc le moment propice pour relâcher, et quel meilleur moment que lorsqu'on a les fesses à l'air ? Le besoin d'élimination est un besoin primaire au même titre que manger ou dormir. Alors si nous répondons à ces deux derniers besoins envers son enfant, pourquoi ne pas répondre au troisième ?

bébé sans couche

L'HNI c'est donc savoir reconnaître le besoin d'éliminer de son bébé, grâce à ses signaux, grâce au timing, en lui suggérant, ou pour finir, grâce à... l'instinct. Personnellement, je n'y croyais pas trop à cet instinct dont beaucoup de pratiquants d'HNI parlent. C'est savoir reconnaître sans se rendre compte, sans que ça passe par la case "conscience". On le sait, c'est tout, on le sait sans forcément être à côté, sans forcément l'entendre ou le voir. Ça m'est arrivé, ces moments où je le savais, et où la raison me faisait trop réfléchir pour écouter cet instinct : "non tu hallucines, il n'a rien dit, rien fait" et paf, il faisait pipi. L'HNI, c'est donc savoir se connecter à son enfant sans rien attendre de lui, savoir l'observer, l'écouter, sans mettre aucune pression sur des possibles ratés. "Oui mais, me dit-on souvent, lorsque tu travailles, que tu as un autre enfant, une nounou, ce n'est pas possible de pratiquer l'HNI". Dans les sociétés traditionnelles, où répondre au besoin d'élimination de son bébé est normal, je veux bien croire qu'un bébé puisse être sans couche, du matin au soir, et même la nuit. Mais dans notre société matérialiste, où le temps d'être parent et d'élever son enfant ne nous est pas offert, il va de soi qu'écouter les besoins d'élimination de son bébé à plein temps est difficile.

Mais je pense que tout comme l'éducation respectueuse, le but n'est pas ici d'atteindre un idéal, mais de faire un pas, petit ou grand, vers une plus grande écoute et une meilleures compréhension de l'enfant.

Concrètement voilà comment ça c'est passé pour nous :

Dès la maternité, à chaque change, nous proposions à Mininourson d'éliminer au-dessus du lavabo. Et la plupart du temps, il faisait quelque chose. Nous avons continué comme ça à la maison durant un bon mois. Nous avions une petite bassine à coté du matelas à langer et je le tenais au-dessus de celle-ci en émettant un petit son afin de l'associer à ce qu'il faisait, ce qui permettait ensuite de lui suggérer de faire : "Tiens, si tu veux tu peux faire ici". Ensuite, j'ai eu envie d'aller plus loin dans l'HNI, non plus lui suggérer uniquement lorsque je le choisissais, mais plutôt être à l'écoute de ses signaux afin de reconnaître lorsqu'il avait envie. Un beau jour de printemps, j'ai donc décidé de laisser Mininourson les fesses à l'air, pour savoir lorsqu'il faisait pipi, et donc de déceler un possible signal. Et c'est là que j'ai compris que ses grognements inexpliqués étaient le moyen d'exprimer son envie de pipi. Les jambes qui s'agitaient et les tétées complètement inefficaces pendant lesquelles il lâchait et reprenait le sein sans arrêt, étaient aussi des signaux qui indiquaient son envie d'éliminer. À partir de ce moment, nous avons donc fonctionné avec des langes pliés en couche, fermés par un nœud sur le devant, afin de pouvoir à volonté ouvrir et refermer le lange après lui avoir proposé. Je me souviens aussi de nombreuses journées passées les fesses à l'air. Lorsque nous sortions chez des amis, chez la famille ou au restaurant, c'était selon le moment, si nous le sentions bien ou pas. Parfois nous faisions avec des couches imperméables, parfois de simples couches en coton sans protection, et lui proposions dans les toilettes, ou autres réceptacles appropriés.

Nous avons abordé l'HNI non pas comme une pratique figée, mais plutôt comme une pratique qui s'adapte aux situations et aux moments. Lange noué à la taille, couche en coton sans protection, pantalon fendu, cul nul, culotte, couche jetable, couche lavable imperméable, et plein d'autres solutions qui arriveront au fil du temps...

Nous avons évidemment eu beaucoup de raté. Avec Papapanda, nous avons appris ce qu'était l'hygiène naturelle infantile seuls. Pas de mère, de père ou d'aïeux pour nous guider, comme c'est le cas dans toutes ces régions du monde personne n'a besoin de mette un nom là-dessus, où écouter le besoin d'élimination est une norme, tout comme le nourrir au sein ou dormir avec son enfant. Donc on fait ce qu'on peut, avec les moyens qu'on a, et je trouve qu'on s'en sort pas trop mal !

Mais c'est là qu'est arrivée l'acquisition de la marche ! Ou comment mettre l'HNI à rude épreuve... en quelques jours, que des ratés, autant pipi que caca. Je passais mon temps à essuyer, à m'agacer car il refusait de faire, se braquait dès que je l'approchais du lavabo ou des toilettes, et faisait par terre dès que je le posais. J'ai donc remis des couches, mais ce sentiment de ne plus rien contrôler continuait de m'agacer. Et justement ! Le problème était là, j'avais l'impression de ne plus contrôler quelque chose que je n'avais jamais contrôlé. Je n'étais plus dans la notion d'écoute, ni d'accompagnement. Mininourson ne communiquait plus sur ses besoins, refusait mes propositions, et moi je rentrais dans un rapport de force où je devais reprendre le contrôle. Quelques jours, quelques discussions et quelques remises en question plus tard, j'ai compris, je lâche prise ! Mininourson a besoin d'autonomie, de connaître son corps. Il se retient, appréhende son corps, teste ses limites. Il se concentre sur la marche, sur les découvertes et la compréhension de son environnement, et je devrais plutôt m'en réjouir. Me réjouir qu'il grandisse, qu'il s'affirme, qu'il cherche son équilibre. Et depuis que j'ai accepté cela, et bien j'ai bien moi de pipi par terre !

 

Et pour aller plus loin, voici quelques liens intéressant sur le sujet :

- Le blog Bébé couche liberté qui, même si il n'est plus mis à jour, regorge d'info intéressantes

- Le blog de la boutique Ecopitchoun

- Le livre Sans couche c'est la liberté d'Ingrid Bauer

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Commentaires
N
Je ne trouve pas très bien d'essayer de tout contrôler chez nos enfants surtout quand on sait que la propreté est un processus qui prend du temps. <br /> <br /> Tout est mélangé dans cette article. Quelles sont les croyances pop qui affirment qu'un nourrisson n'a pas conscience de l'élimination ? Personne en maternité ou ds le champs de la petite enfance vous dit cela. Ils ont conscience au même titre que la nourriture, ils savent pas d'où cela vient (en terme de représentation mental) mais ça soulage des tensions. Mais attention non ils ne savent pas contrôler leurs sphincters ! c'est pas pareil. <br /> <br /> Les sociétés dites traditionnelles n'ont pas de couches pas parce qu'elles savent comment faire sans. <br /> <br /> L'écoute de son enfant ne disparaît pas lorsqu'on met des couches, sinon dommage pour tous ces bébés depuis des décennies qu'on n'écoute pas et qu'on ne comprend pas.<br /> <br /> De plus, nous voyons bien que nourrisson cela peut marcher mais très vite cela ne va pas. Considérer que son enfant fait des "ratés" alors qui n'a pas les moyens ni physique, ni psychique de se retenir et en plus ce qu'il doit comprendre c'est qu'il doit décevoir maman en faisant par terre ou sur lui, je trouve ça très dommage. Cela vous fait courir pour nettoyer, pour rien.
B
Ho tu sais, une fois lancé ça devient plutôt automatique ;)
S
j'en avais effectivement entendu parler et avait trouvé le concept intéressant, mais pas pour nous et notre mode de vie! Bravo en tout cas, ça demande beaucoup d'écoute, et de travail!
M
Si je ne me sentais pas déjà complètement débordée dans ma vie de tous les jours, je serais très tentée de me lancer pour mon girafon, après t'avoir lu. Ca donne envie d'avoir cet instinct dont tu parles, pour détecter l'envie de déféquer!! ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Je trouve ça vraiment bien, mais je pense que ca ne fera pas partie de mes expérimentations dans le maternage... Trop stressée et débordée pour le moment... Merci pour ce partage, ton article m'a vraiment intéressée! :)
Le journal de Mamaours
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