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Le journal de Mamaours

22 novembre 2013

Automne

Plus le temps passe, et plus je m'intéresse à la pédagogie Steiner-Waldorf.

Une chose qui m'attire beaucoup, c'est de mettre en avant les saisons, les fêtes et la nature. Et quelle meilleure saison pour débuter que l'automne ! Il y a tellement de choses à glaner !

Voici donc notre toute première table des saisons : notre table d'automne !

table_automne

Des marrons, quelques morceaux de brique rouge, des pommes de pin, un peu de graines d'érable, des feuilles mortes, un pot décoré de papier de soie aux couleurs de la saison, des morceaux de bois et une courge, le tout posé sur une toile de jute (qui attendait de servir à quelque chose depuis des années). J'aurais souhaité apporter à ce tableau l'éclairage d'une bougie, mais Mininourson est encore trop petit pour que je lui laisse à disposition. J'ai donc choisi de fabriquer rapidement des petites lanternes pour dehors, que j'allume chaque soir devant lui. Il peut alors les contempler de derrière la fenêtre.

lanternes

Dimanche soir, nous rejoindrons d'autres personnes pour fêter la Saint Martin. Une marche est prévue dans les bois avec des lanternes confectionnées par les enfants. En prévision de ce moment, nous avons (Mininourson et moi) confectionné une joli lanterne avec du papier de soie et des feuilles mortes.

creation_lanterne_st_martin lanterne_st_martin

J'espère que le temps sera avec nous dimanche !
Joyeuse fin d'automne à vous.


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14 octobre 2013

J'ai le droit de me sentir fatiguée

Depuis que je suis gamine, j'entends que les gens sont feignants, qu'ils se plaignent sans arrêt, qu'ils ne savent pas ce que c'est que de travailler. J'entends aussi, lorsque j'ai mal quelque part, que ça passera, que ce n'est rien, que j'exagère ou que j'ai toujours "un pet de travers".

En ce moment, je fais face à une grande fatigue, Mininourson rentre dans une phase d'affirmation de lui, il est en opposition à tout ce qu'il n'a pas choisi lui-même (se préparer pour sortir, se mettre en pyjama, aller dans telle direction, partir, etc.) et je puise toute mon énergie à rester bienveillante, à ne pas utiliser la force ni la peur pour qu'il agisse dans mon sens, à ne pas le faire "obéir" comme un petit soldat craintif. Mon éducation n'allait pas forcément dans ce sens, c'est épuisant pour moi de toujours être en opposition avec des réflexes, passer du temps à expliquer, parler, argumenter, écouter, mettre des mots sur ce qu'il ressent, sur ce que je ressens, nos besoins, et d'arriver à un compromis, même si cela veut dire accepter qu'il exprime sa frustration, ou renoncer à mon objectif et relativiser. De plus, Mininourson ne s'est jamais endormi très tôt, mais en ce moment, il ne rejoint pas les bras de Morphée avant minuit. Autant dire que je suis «de service» non-stop, jour et nuit, excépté une pause d'une heure trente environ le midi, de quoi préparer le repas et ranger un peu. Papapanda prend le relai le soir concernant le repas et pour occuper quelque peu notre petit bout, mais tout ce qui concerne l'organisation, regarder l'heure, gérer l'enchainement de ce qu'il reste à faire, tout cela reste à ma charge. Un rhum qui dure un peu, le froid qui revient, et la fatigue se pointe... et reste.

La fatigue et la déprime. Mais pourquoi la déprime ? Parce que je me sens coupable, coupable de me plaindre, coupable d'être fatiguée alors que je "ne travaille pas". Car oui, s'occuper d'un enfant 24h/24 en restant à la maison, en faisant des activités avec lui, en travaillant pour une asso, en m'occupant de la maison, ce n'est pas du travail. Un travail, c'est rémunéré, ce sont des impératifs clients, patronaux, c'est un réveil à 6h du matin. Pour beaucoup de personnes, ce que je fais, ce n'est tout simplement rien. Il y a quelques jours, lors d'un repas d'anniversaire un dimanche chez des personnes, le père de famille demande : «et qui travaille lundi ?» Quelques «moi» par-ci et par-là, «Eh bien ça ne va pas être facile pour vous», et puis je lâche, un peu en retard mon «moi aussi je travaille» et là, des regards amusés comme si je venais de sortir la dernière blague. Hahaha, une femme au foyer ne travail pas, voyons, quelle naïve je fais...

Donc oui, je suis fatigué, mais à ce moment-là, je me sentais encore coupable d'imaginer que je puisse l'être, et encore plus de le dire. Rien ne s'est arrangé, j'en suis même venu à craquer, pleurer de raz le bol, de cette fatigue et de cette culpabilité qui n'arrangeait rien. Et puis j'ai dit stop, j'ai le droit d'être fatiguée, si je ressens la fatigue, c'est que je le suis, point ! Je n'invente rien, je ne cherche pas à ce que l'on me plaigne, je veux juste être considérée, et accompagner dans une période difficile qui ne tardera pas, j'en suis sûre, à disparaître.

J'ai donc accepté d'en parler à des amies, à Papapanda, et de recevoir leurs gentilles paroles qui m'ont donné beaucoup de courage, car je me sentais enfin comprise et accompagnée. J'ai repris les choses en main, j'ai changé le rituel du dodo (Mininourson se couche désormais entre 21h30 et 22h !!!) et j'ai pu relâcher la pression.
Et comme prévu, depuis, la fatigue est partie et j'ai repris pied. Un petit passage qui m'aura permis de comprendre de nouvelles choses sur moi et de m'accepter un peu plus.

 

fatigue

Merci Papapanda, merci Tatasorcière <3

 

21 septembre 2013

Touche pas à ma sage-femme !

Aujourd'hui, rien sur moi, ce sont des sages-femmes et de l'accouchement dont je veux vous parler.

En ce moment se joue un enjeu crucial concernant le droit de choisir son lieu d'accouchement. On demande aux sages-femmes voulant pratiquer l'AAD (Accouchement À Domicile) l'équivalent de leur salaire annuel pour être assurées. 
 
Une étude Canadienne récente prouve que les accouchements à domicile réduisent le risque de césarienne, d'hémorragie ou de décès de l'enfant. Dans beaucoup de pays du nord, les accouchements de grossesses non à risques se passent généralement à domicile ou en maison de naissance. En France, on préfère nous faire peur, nous désinformer et hyper-médicaliser l'accouchement.
 
Pour que nous puissions avoir le choix, voici une pétition, ni pro AAD ni anti-hôpitaux, mais qui permet de NOUS laisser le choix, de mettre notre enfant au monde en sécurité dans le lieu que nous pensons le meilleur pour lui. 
C'est un sujet précis mais qui met en lumière cette satanée manie qu'à le gouvernement Français à nous infantiliser, nous mentir, nous désinformer, au profit d'intérêts financiers de quelques-uns. 
 
Dépanurgisons-nous !
 

aad-2

 

 
Et pour en savoir plus voici quelques liens :

N'oubliez pas d'aller signer !

 

 

17 septembre 2013

Allaitement tout terrain

Ça fait aujourd'hui 17 mois que j'allaite Mininourson. Allaiter, ça n'est pas forcément rester les fesses posées sur un fauteuil (bien que ça soit très plaisant et parfois indispensable), c'est aussi vivre sa vie.

allaiter aux toilettes

Durant 17 mois, pendant des tétées, il m'est arrivé de :

  • Manger (je ne compte pas les nombreux shampoings au Repasdemaman dont Mininourson a pu profiter)
  • Travailler sur l'ordinateur
  • Prendre un bain
  • Faire pipi
  • Profiter de mes amis
  • Profiter de ma famille
  • Ranger
  • Me balader
  • Dessiner
  • Rentrer un étendoir à linge parce qu'il commençait à pleuvoir
  • Regarder des films/séries/docu
  • Lire
  • Dormir
  • Faire du crochet

 

J'adore l'allaitement, c'est quand même sacrément pratique !

Et je ne compte pas tout ce que l'on peut faire en allaitant avec une écharpe de portage, ça serait tricher :p

 

2 septembre 2013

«Viens voir, je vais te montrer»,...

...ou l'impatience de l'Adulte*

 

intervention de l'adulte

Je remarque que l'Adulte est impatient de voir un enfant acquérir quelque chose, et cela va de la chose la plus importante comme l'acquisition de la marche, aux choses plus banales comme descendre une marche ou prendre «correctement» un objet dans une main. L'Adulte n'attend pas, ne prend pas le temps de regarder comment l'enfant va trouver seul la solution, à son rythme. Il faut toujours aller vite, on n'a pas le temps, il faut avancer. Et puis si je ne lui montre pas, comment va-t-il savoir faire ? Si je ne lui prends pas la main, comment pourrait-il savoir prendre cette cuillère ? Si je ne lui tiens pas les bras, comment pourra-t-il apprendre à marcher ou à descendre cette marche ? L'adulte sait et DOIT transmettre son savoir, Maintenant !

Moi, j'ai oublié d'être une adulte... ça a ses mauvais cotés hein, mais ça a aussi beaucoup de bons et merveilleux cotés. Cela m'aide beaucoup dans l'observation de mon petit bout. Je m'émerveille de regarder mon petit bout trouver ses solutions, tenter de reproduire à sa manière ce qu'il a vu plusieurs fois, réfléchir et avancer à son rythme. Et je sais, au plus profond de moi, que c'est le meilleur moyen pour qu'il garde précieusement cette confiance qu'il a en lui et en sa capacité de trouver sa solution.
Lorsque nous voyons nos proches, j'ai l'impression de passer mon temps à dire «laisse-le faire». J'imagine que ça doit être étouffant pour eux, mais je ne peux m'empêcher de me demander «pourquoi» ; pourquoi la relation avec un enfant devrait forcément se faire de manière à lui apprendre quelque chose ? Peut-être que si les Adultes observaient ce qui se passe, ils en apprendraient bien plus que ce qu'ils pensaient alors apporter. Mais je dois avouer que parmi mes proches, beaucoup tentent d'adapter leur comportement. Ces petits moments durant lesquels je les vois se retenir d'intervenir me remplissent et me permettent de gagner un peu de confiance en moi. J'espère seulement qu'ils comprennent pourquoi ils le font.
L'observation d'un enfant, moi, je trouve cela fascinant !
*oui j'ai une vision très pessimiste de l'Adulte, et oui un adulte peut savoir observer son enfant :) Si vous trouvez mieux comme qualificatif n'hésitez pas à me faire une proposition !

 

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23 août 2013

Le choix

"On peut tout faire dans la vie, il faut juste en assumer les conséquences "
Cette phrase raisonne dans mon être depuis que je suis petite. Je l'ai toujours entendue de la bouche de ma mère, et elle m'a toujours donné un petit goût de liberté. Oui, on a le choix, on a toujours le choix. Cette phrase m'a non seulement appris à apprécier ma liberté mais aussi à assumer mes choix. Ce choix est omniprésent autour de nous, pour chaque chose de la vie nous faisons des choix, grands ou petits. Mais j'ai l'impression que beaucoup de personnes ne s'en rendent pas compte.

Il y a peu de temps, j'ai lu le témoignage d'une maman qui s'intéressait à la pédagogie Montessori. Son petit de 18 mois avait toujours dormi dans un lit à barreaux mais il ne supportait plus d'être enfermé, elle a donc voulu lui proposer de dormir sur un matelas au sol. Suite à cela, l'enfant se réveillait chaque nuit et se relevait : "je suis obligée de le remettre dans son lit à barreaux" avouait la maman. Et c'est là que je ne suis pas d'accord. Non, personne n'est obligé de rien, mais quelqu'un doit faire un choix. Soit accompagner son enfant le temps nécessaire comme par exemple en faisant des nuits hachées ou bien en dormant dans la chambre de son enfant un temps. Soit le remettre dans un lit à barreaux pour se reposer. Ces deux solutions sont tout à fait honorables, accompagner son enfant avec patience et dévouement est une chose, mais seule la personne elle-même peut faire état sa fatigue, et un parent trop fatigué peut difficilement apporter la patience nécessaire à cette situation.

Un autre exemple : une maman qui expliquait qu'on était parfois obligée, malgré ses convictions, de mettre son enfant dans un parc. En citant comme exemple son expérience ; Elle avait un chien, durant les moments ou elle allait aux toilettes, elle ne pouvait laisser l'enfant avec le chien pour une question de sécurité, mais ne pouvait enfermer le chien dans une pièce car les seules pièces fermées lui étaient interdites. Seulement je n'étais pas d'accord avec ceci. Pour moi, elle pouvait, mais elle avait choisi de mettre son enfant dans le parc plutôt que d'enfermer le chien dans la salle de bain. Et pour pousser encore plus loin, elle avait aussi choisi de ne pas laisser le chien et l'enfant seul. Oui, j'ai beau être totalement en accord avec ce choix de sécurité, ça n'en reste pas moins un choix.

Les choix de la vie

Pour moi, c'est beaucoup plus qu'une question de vocabulaire, c'est une question de conscience et de responsabilité. Ces choix peuvent sembler évidents, ou être personnels, mais il ne faut pas perdre de vu que ce sont des choix.


J'ai l'impression que beaucoup de gens, en France, recherchent sans arrêt le moyen de se déresponsabiliser en laissant les autres choisir à leur place. Encore une fois, je vois beaucoup cela, concernant la maternité. J'ai vu très peu de femmes se renseigner sur l'accouchement durant leur grossesse. Savoir qu'un médecin s'occuperait de tout et leur dirait comment faire leur suffisait, peu importe qu'elles soient branchées de partout et infantilisées. Des situations qui souvent, d'ailleurs, peuvent donner lieux à des accouchements difficiles et très loin d'être respectés. Pas de remise en question (la faute est alors rejetée sur "l'autorité"), pas de prise de conscience, pas de responsabilité. Et c'est pareil pour les vaccins, les compléments vitaminés, les OGM et autres bizarreries alimentaires, le système éducatif et beaucoup d'autres choses, qui ne concerne pas seulement l'Enfant.

Se comparer, envier le voisin et se lamenter sur ce que l'on a pas, sans remarquer que la plupart du temps, ce sont nos choix qui nous on menés là où nous sommes. J'ai conscience que mes réflexions sont très personnelles, elles vont avec une prise de conscience que je vis depuis quelques temps. J'ai conscience aussi que parfois, malgré tout, nous n'avons pas le choix, la vie nous réserve des surprises, tristes ou joyeuses, qui vont au-delà d'un simple choix. Mais je pense que trop souvent, nous ne profitons pas assez de ces libertés qui nous restent encore, et que nous perdons sans même nous en apercevoir.

 

23 août 2013

L'argument ultime

"Moi j'ai donné des claques* à mes enfants et ils n'en sont pas morts"

mamaours blasée


L'argument (si on peut appeler cela comme ça) ultime, celui contre lequel on ne peut absolument rien. En effet, ils n'en sont pas morts...
Mais, mais, mais ! Les gens qui utilisent ses arguments sont-ils au courant que "en vie" ou "mort" ne sont pas les deux seuls états psychologiques et physiques possibles d'une personne ?...


*vous pouvez remplacer par tout autre traumatisme physique ou psychologique, ça marche aussi.

1 juillet 2013

Un après-midi au parc

Hier nous sommes allés, Mininourson, Papapanda et moi, dans un bien joli petit parc près de chez nous. Pour y accéder, nous avons marché une petite demi-heure à travers les vignes, Mininourson (sur mon dos dans le mei tai) et moi à commenter le paysage, et Papapanda qui poussait la poussette (qui servait plutôt de caddie à ce moment précis).
C'était la première fois que nous allions dans ce parc. On y a découvert des animaux de la ferme, un coin potager, un labyrinthe et des aires de jeux. Les chiens y sont tenus en laisse et il n'y a pas de vélos. Un endroit parfait pour laisser vagabonder notre petit bout, qui nous suivait de quelques mètre, tout intéressé par ce qu'il croisait. Mais quelque chose est venue laisser un léger goût amer à cet agréable moment. Souvent, ou devrais-je dire, à chaque fois que je vais avec Mininourson quelque part où nous côtoyons d'autres parents avec leurs enfants, j'ai cette impression de malaise. Et pour me libérer un peu de ce malaise, voici quelques-uns des discours entendus de la bouche d'autres parents (pour les prénoms, j'invente complètement) :

 

  • Une petite Anaïs (environ 20 mois) qui vient jouer gentiment à coté de Mininourson : "Anaïs attention je te surveille hein ! Tu ne le tapes pas ! (puis s'adressant aux parents présents) Non parce que je la connais hein... Anaïs attention je te dis hein ! Je te vois ! (la petite continuait de jouer tranquillement en regardant sa mère, puis la mère s'adressant de nouveau aux parents) Bon là ça va, elle ne fait rien, mais d'habitude elle a la main leste !" (et une autre maman de reprendre) "Ha ben oui ma fille aussi, ça doit être les filles qui sont comme ça, hahaha !"

 

  • Une petit Zoé (peut-être 3 ans) passe par une ouverture (qui ressemblait à un bar) de la petite maisonnette de jeu, ce genre de maisonnette qui, à mon sens, sont faites pour être traversées de long en large par les enfants... bref, la mère accourt : "Zoé ça va pas ! On sort pas par là, il y a une porte pour ça ! Tu vas tomber ! Tu remontes ! (Zoé était presque descendue, impossible pour elle de remonter, sa mère a dû le comprendre et a continué) Ben ok, descend, mais si tu tombes tu viendras pas pleurer ! (la petite s'en est sortie comme un chef, malgré une forte hésitation lorsque sa mère est venue la "perturber")

 

  • Une petite Cloé (18 mois je pense, sœur de Zoé) semble intéressée pour monter le toboggan à l'envers, sa maman la rattrape, la tire violemment par le bras "NON tu montes pas !" la petite se débat, elle se fait tirer un peu plus violemment "Arrête !" puis se laisse tomber, la mère tente de la soulever par les 2 bras "Debout !!!", la petite se fait plus lourde, la mère la lâche d'un seul coup "ok ben je te lâche !" Cloé tombe les fesses dans les cailloux puis bascule la tête en arrière, elle pleure) Et ben voilà !!!" (la petite a eu droit à un câlin ensuite...ouf)

 

  • Julie (23 mois) tente de jouer avec les jouets d'une autre petite fille, sa mère l'interpelle : "Julie tu laisses les jouets c'est pas à toi ! (les jouets sont finalement prêtés par l'autre maman, Julie tente de revenir vers sa mère, restée assise à quelques mètres) Julie tu restes jouer à coté de la petite fille, Julie tu dis merci à la petite fille, Julie demande comment elle s'appelle la petite fille, Julie NON pas ce jouet-là, Julie joue avec la petite fille !


Voilà, quelques exemples de cet après-midi. Des situations et des réactions que je retrouve souvent. Suis-je la seule à penser que ses enfants manquent d'écoute et d'explications, de parents qui "osent" se déplacer ailleurs que sur leur banc et se mettre à leur hauteur ? Suis-je la seule à trouver de la violence physique dans le fait de tirer rapidement un enfant par le bras pour qu'il recule, et de la violence morale à juger une autre enfant en lui collant son étiquette de "frappeuse" devant toute une assemblée de parents et d'enfants ? D'ailleurs Isabelle Filioza aborde le thème du jugement de nos enfants dans son livre J'ai tout essayé (que j'ai enfin lu !). C'est un livre facile à lire, qui comporte beaucoup de situations illustrées par Anouk Dubois et des petits textes simples, à la portée de tous les lecteurs. Voici un article de Maybeegreen paru sur les Vendredis Intello qui aborde justement le sujet de ces étiquettes que l'on colle à nos enfants.

Comment agir face à ces comportements qui sont loin d'être ce vers quoi nous tendons dans les choix éducatifs que nous faisons à la maison, lorsque les parents cherchent visiblement à créer une complicité de vécu avec moi ? J'ai parfois l'impression que beaucoup de ces parents semblent honteux de partager un jeu avec leur enfant, ou de devoir leur parler, ou pire, s'accroupir voir même s’asseoir par terre (!) devant tous les autres parents... La gêne est omniprésente dès que l’interaction entre deux adultes semble pour eux nécessaire. D'ailleurs, je trouve que les  adultes interviennent énormément auprès des enfants, alors que souvent ils n'ont pas besoin de nous. Vous trouver peut-être ma pensée contradictoire : les parents restent loin mais interviennent trop selon moi. Et bien oui, il me semble que notre devoir est de les accompagner, et non pas de les diriger. Être présent et disponible, et n'intervenir que lorsque c'est vraiment nécessaire. Ne pas intervenir, c'est là la plus grande difficulté pour nous, parents. Moi je m'entraîne depuis la naissance de Mininourson :

  • L'allaitement : laisser faire l'enfant, il sait quand et combien il doit téter.
  • La motricité libre : ne pas le mettre dans une position dans laquelle il ne peut pas se mettre seul ( ne pas l'assoir en le calant avec des coussins, ne pas le mettre sur le ventre avant qu'il ne le fasse de lui-même, ne pas le tenir pour pour le faire marcher, le sécuriser sans le toucher lorsqu'il expérimente ses premières escalades,...)
  • La diversification libre et autonome : ne pas lui faire de purée et le laisser porter les aliments à la bouche seul, le laisser choisir ce qu'il mange en lui faisant confiance sur ses capacités à savoir ce dont son corps a besoin,...
  • Et bien d'autres moments dans la vie quotidienne où je ne lui prends pas la main pour lui montrer comment faire, où je ne le pose pas au dessus du toboggan comme une petite poupée, où je ne porte pas jusqu'au tunnel de la bougeothèque pour m'amuser de le voir le traverser,...

 

Mais encore une fois, Mininourson n'a que 14 mois, et j'aurai sûrement à faire face à des nouveaux problèmes qui rendront certainement très difficile l'application de mes pensées.


Et pour finir sur une note agréable (car j'ai avant toute chose passé une super journée) voici quelques bons moments :

  • L’allée, au milieu des vignes, avec mon petit bonhomme sur le dos
  • Regarder Mininourson s'enthousiasmer de chaque animal en pointant son petit doigt avec vigueur tout en interpelant l'inconnu le plus proche ("han !!!")
  • Se perdre en famille dans un labyrinthe
  • Laisser le petit bout cueillir soi-même des groseilles et s'en régaler autant qu'il voulait.
  • Le regarder s'émerveiller de voir les enfants descendre à toute vitesse du grand toboggan
  • Le voir nous suivre de loin sans peur, rassuré et en sécurité
  • Comprendre grâce aux signes qu'il a eu peur du dindon
  • Sentir chaque herbe aromatique avec Papapanda en partageant nos souvenirs d'enfance
  • Rentrer doucement, au milieu des vignes, avec Mininourson endormi profondément dans la poussette.

parc



Voilà tout de même une bien belle journée non ?

 

13 juin 2013

Il marche

Mininourson marche. Depuis un mois, il marche. C'est arrivé tellement doucement, tellement naturellement que je n'ai rien vu.

Peu avant ses 7 mois il a commencé à se déplacer à 4 pattes. Vers 8 mois Mininourson c'est redressé, et tentait de se déplacer en poussant des objets. J'étais sûre qu'il marcherait bientôt, et puis... plus rien. Juste après ses 10 mois, il ne voyait que par son chariot de marche et pouvait faire plus de 10 allers-retours d'affilée sans se lasser. Ce coup-ci, j'étais vraiment sûre, il allait bientôt se lancer ! Mais c'est alors que la super technique dite "du pingouin" (imaginez une démarche dodelinante mais tout de même rapide... sur les genoux !) est arrivée. Se balader à genoux (je vous déconseille d'essayer, ça fait mal...) semblait bien moins contraignant que de se lancer à marcher. Ce fût donc le déplacement préféré de Mininourson jusqu'à quelques jours après ses 11 mois, où il fît ses deux premiers pas. Là, c'était sûr, la marche était bientôt acquise !... Et bien non, toujours pas, les pas restaient au chiffre de 2, et peu de temps après son premier anniversaire, il y eût une période de régression. Il ne savait plus descendre des petites hauteurs et semblait coincé lorsqu'il était debout. J'avais entendu que parfois, une période de régression pouvait précéder une acquisition, une sorte de période de rangement pour le cerveau. J'y croyais, car Mininourson avait fait cela avant certaines acquisitions comme la position debout. Vers 12 mois et demi, je l'ai vu reprendre confiance en lui concernant sa motricité, demander de moins en moins d'aide, puis je l'ai vu se lancer. Deux pas, trois pas, 7 pas ! Jusqu'à ce jour où Papapanda rentra du travail, fixa Mininourson, me regarda avec des yeux ébahis et me dit : "Mais il marche !", et moi de percuter : "ha ben oui, il marche !".

Cette évolution lente mais naturelle m'a permis de me défaire de cette attente, et de m'intéresser au chemin plutôt qu'à l'arrivée. Et c'est tellement plus intéressant ! J'en apprends tellement plus à regarder les différentes étapes qu'il parcourt avant d'arriver à une finalité plutôt que d'attendre la finalité elle-même. Je remarque alors tellement de choses qui passaient jusque là inaperçues. Je trouve ça tellement enrichissant de l'observer, observer ses gestes, comme ils deviennent précis, observer les liens qu'il fait entre des objets, des situations ou des mots, observer les choses qu'il fait en nous imitant, c'est passionnant !

Indépendance bébé

En attendant, Mininourson il marche bel et bien. Regardez-le prendre son indépendance. Tout un monde s'ouvre à lui, et à présent, nous allons devoir nous habituer à courir, car il file vite le bonhomme !

23 mai 2013

Ces instants de concentration

Depuis quelque temps déjà je m'intéresse à la pédagogie Montessori. Loin d'être experte en la matière, j'essaye d'adapter notre environnement, mon comportement et les jouets de Mininourson suivant les quelques notions que j'ai de cette pédagogie. J'ai par exemple acheté un tapis lorsque Mininourson a commencé à bien se déplacer. Je présentais certains jeux dessus, puis c'est devenu une habitude à chaque fois que je lui propose une activité qui s'y prête. Néanmoins, chez nous, le tapis n'est pas (encore ?) stocké enroulé, mais posé au sol. Lorsque Mininourson semble vouloir se pencher sur un jouet en particulier, je dispose ce jouet sur le tapis, ou j'amène le tapis là où il faut. J'essaye aussi de présenter les activités avec des gestes lents, le minimum de mots (voire pas du tout), et je m'efforce de ne pas intervenir ensuite (pas facile, surtout quand certains éléments volent à travers la pièce !). Je tente aussi de l'observer afin de déceler quelle activité nouvelle pourrait lui correspondre.

C'est comme cela que j'en suis venue à lui proposer cela :

activité bébé tirelire avec boutons

Ho oui, ça n'est pas très montessorien, tous ces petits personnages et ces écritures. Mais c'est par hasard que j'ai retrouvé cette tirelire dans les affaires de Papapanda, et j'espère trouver mieux rapidement en magasin de loisirs créatifs ou en brocante (si vous avez des idées...). J'ai présenté cette boîte avec quelques boutons à Mininourson, qui a eu vite fait de m'imiter. Je l'ai regardé s'appliquer à glisser les boutons un à un dans la fente, avec sa petite bouche concentrée et son regard sévère, quel plaisir ! Puis la tirelire c'est vite transformée en boîte lambda avec son ouverture sur le côté, qu'il s'affairait néanmoins à remplir avec le même intérêt (à noter donc pour la prochaine boîte, une ouverture moins "attrayante" ?).

Jusqu'à maintenant, ces moments d'activités débutaient sans vraiment d'ordre et terminaient avec les éléments du jouet éparpillés aux quatre coins de la pièce. Mais cet après-midi, Mininourson est venu me chercher à mon bureau. Il couinait mais ne semblait pas vouloir monter sur moi. Je lui ai alors demandé en signant s'il voulait jouer, il a compris immédiatement et m'a montré le chemin. Arrivé vers l'étagère, il a pris les boîtes gigognes et me les a tendues. Je lui ai dit d'attendre et j'ai fait glisser le tapis vers nous afin de nous installer dessus. À peine l'avais-je ramené vers nous que Mininourson s'est dirigé dessus et s'y est installé avec les boîtes. C'était la première fois qu'il semblait attacher une importance à réaliser une activité sur ce tapis. J'ai ensuite pris les boîtes et les ai disposées une à une en ligne, puis il les a consciencieusement emboîtées les unes dans les autres. Parfois il se trompait, remarquait son erreur et se corrigeait. On a recommencé 3 fois comme ça, puis deux dernières fois durant lesquelles il a défait les boîtes seules pour les emboîter ensuite. Une fois les boîtes emboîtées, il est venu vers moi pour me demander de téter. L'activité était terminée ! J'étais scotchée de tout cet enchaînement de compréhension, de détermination et de concentration !

boîtes gigogne grimm's


J'avais lu un peu plus tôt dans la journée un article de Maryam Mimi dans le blog Graines de bonheur dans lequel elle parle si bien de ces instants d'extrême concentration dont on est témoin, durant lesquels l'envie d'immortaliser ce moment nous envahit, mais où la sagesse nous incite à ne plus bouger un cil. Respirer le plus silencieusement possible pour ne pas perturber notre enfant qui calcule chacun de ses gestes, le regarder comprendre, se corriger, et faire durer cet instant autant que possible.


J'avais déjà assisté à un moment de concentration, mais pas comme celui-ci, pas dans cette situation. C'était un pur moment de bonheur pour moi !

 

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